L’une des particularités de la BD, c’est l’usage des bulles. Il en existe surtout de deux sortes : les bulles de paroles, reliées par un petit trait vers la bouche des personnages, et les bulles de pensées, reliées vers leur front, leur tête, par une série de petits ballons.
Une fois que ta case est tracée, commence par retranscrire le texte, puis trace les bulles : ensuite seulement, tu dessineras les personnages et les décors.
Le principe de base des bulles est très simple : à bas le pléonasme ! Autrement dit, ne mettre dans les bulles que des choses que tu ne peux pas exprimer par le dessin. Les bulles de pensées en particulier sont à éviter au maximum. Sauf cas particulier (pour exprimer le bavardage : voyez les multiples bulles d’Achille Talon par exemple), le dialogue doit être le plus bref possible. Mais il doit être soigné, et adapté à chaque personnage. Les tics de langage sont recommandés, car ils créent une certaine familiarité avec le lecteur : Tout le monde connaît « Mille sabords » ou « Ils sont fous ces romains » !
N’oublie pas l’ordre de lecture, de haut en bas et de gauche à droite (ou droite à gauche pour les mangas). Le lecteur doit tout de suite comprendre dans quel ordre les paroles sont prononcées.
Les bulles peuvent aussi contenir des dessins. Il y a des conventions anciennes : une ampoule qui s’allume signifie une idée subite, un tronc sciant une branche évoque le ronflement. De plus, les insultes et jurons étaient symbolisées par divers signes : tête de mort, poing serré, éclair, tête de cochon... Ces conventions sont aujourd’hui un peu perdues.
Il peut y avoir des cases sans bulles, voire même des planches entières sans paroles : soit parce que l’action se suffit à elle-même, soit pour évoquer un moment de silence.
Enfin, il y a aussi du texte en dehors de bulles : ce sont les onomatopées qui traduisant un choc, une explosion, une sonnerie, un moteur, etc. Ils ont aussi un rôle graphique et, bien placés, dynamisent ton récit. Le maître incontesté de l’onomatopée est Franquin (le papa de Gaston).
Les marges autour des cases sont indispensables, tout comme l’espace entre les cases : c’est là, dans ce que les spécialistes ont appelé «l’espace inter-iconique». C’est là que le lecteur imagine ce qui se passe entre deux cases !
N’oublie pas pour ta première planche d’intégrer un titre. Il peut couronner toute la planche, ou être inséré dans la première case. Certains auteurs (Corben par exemple) préfèrent l’insérer après un ou deux strips, qui tiennent alors le même rôle qu’une séquence pré-générique dans un film ou une série télévisée.