D’une façon générale, on distingue dans la bande dessinée deux grandes tendances :
1) La tendance réaliste :
Le dessin est plutôt académique, les décors sont précis et fouillés, les personnages ont une allure assez vraisemblable.
Ce style convient particulièrement aux récits d’aventures : récits amples étalés sur un ou plusieurs albums, ils misent avant tout sur l’action et le suspense. Le récit se déroule dans un cadre historique ou fantastique, et célèbre généralement les vertus d’un ou plusieurs héros (courage, ingéniosité, honnêteté, fidélité à la parole donnée...).
2) La tendance comique :
Le dessin est plutôt farfelu, le décor a généralement moins d’importance et les personnages ont plutôt l’apparence de caricatures.
Ce sont des récits souvent brefs (histoires en une planche, voire même en un simple strip, ou ligne de cases), ils reposent avant tout sur l’humour et le gag. Ce sont souvent les mêmes personnages que l’on retrouve dans des situations qui se répètent selon diverses variations : le lecteur sera amené à rire de leurs bêtises et de leurs défauts (mauvaise foi, lâcheté, paresse, stupidité...).
Bien sûr, ces deux tendances ne sont pas parfaitement étanches. Humour et l’aventusre peuvent fort bien se mêler... Astérix par exemple présente des personnages comiques dans un décor réaliste. C’est à toi de choisir le style qui te va le mieux !
Fais la planche !
Tu sais dessiner (ou pas) ? Tu as envie de raconter des histoires ? Lance-toi dans la bande dessinée ! Oui, mais comment s’y prendre ? Voici la marche à suivre...
Style et ton
Les personnages
Avant toute chose, il faut choisir des personnages. Commencer par griffonner au hasard des visages, des silhouettes... Vous allez voir apparaître des figures, et parmi elles émergeront vos principaux personnages. Beaux ou monstrueux, schématiques ou détaillés, tout dépend de votre style et de vis envies. Mais retenez qu’un bon personnage doit être immédiatement reconnaissable : c’est pourquoi il doit avoir des éléments caractéristiques : un costume typé, une coupe de cheveux spéciale, un gros nez...
Entraînez-vous à réaliser quelques dessins du personnage de face, de profil, debout, en action, etc. histoire de bien le tenir en mains.
Autre possibilité : utilisez des personnages pré-dessinés sur les sites spécialisés. Pixton : http://pixton.com/fr/ vous propose plusieurs types de personnages. Gnomz : http://www.gnomz.com/
a l’avantage de proposer les silhouettes de nombreux personnages existants : vous pouvez faire dialoguer aussi bien Astérix et Zorro que Barack Obama et le Marsupilami (et on en passe...)
Décors et époque
Là encore, tout dépend de ton style et de tes désirs.
Certaines BD reposent presque exclusivement sur les dialogues, les relations entre personnages : le décor est alors vide, presque inexistant.
D’autres au contraire cherchent à retranscrire une atmosphère, évoquer une période plus ou moins définie (le Moyen-Âge par exemple), un cadre géographique précis.
Internet est plein de ressources pour trouver toutes sortes de documents (photos, illustrations anciennes, etc.) qui te guideront dans ton travail de reconstitution...
Si ton goût t’entraîne plutôt du côté de la science-fiction ou de l’heroic fantasy, libre à toi de mélanger les styles et les époques, le passé et le futur... Mais attention : tu devras alors inventer toi-même un univers cohérent, ayant son esthétique propre (par exemple un futur déglingué d’après l’apocalypse, un univers primitif extraterrestre...).
Une fois que tu as choisi ton style, définis tes personnages et construis ton scénario (voir la fiche correspondante), tu pourras passer ensuite à l’exécution, autrement dit la création de tes premières planches de bandes dessinées !
Faire la planche
À une époque ancienne, les bandes dessinées étaient réalisées sur une structure immuable, qu’on appelait le gaufrier : 4 bandes de 3 cases chacune, toutes de même taille. Cela permettait aux éditeurs de changer facilement de format, de couper le travail des dessinateurs comme ils le souhaitaient afin de les publier en strips, en demi-pages ou en pages complètes... Les premières histoires de Spirou par exemple étaient réalisées de cette façon. L’inconvénient, c’est que la mise en page est assez monotone.
On préférera donc une mise en pages plus variée, où la taille des cases est adaptée à l’histoire. Aux débutants nous conseillons pour chaque planche un nombre de cases impaires (7 ou 9 par exemple), avec 1 ou 2 cases de grande taille, autour desquelles s’organisent les autres cases plus petites. Mais évite les compositions trop compliquées si tu débutes : la mise en page doit être au service de l’histoire. Pense avant tout à la clarté de ta mise en page. Attends d’être un auteur de BD chevronné pour jouer les virtuoses !
Sois attentif aux jeux de cadrages (gros plan, plan moyen, plan américain, plan d’ensemble...) et aux angles (vue normale, plongée, contre-plongée) en fonction de ce que tu veux faire éprouver au lecteur.
Les bulles
L’une des particularités de la BD, c’est l’usage des bulles. Il en existe surtout de deux sortes : les bulles de paroles, reliées par un petit trait vers la bouche des personnages, et les bulles de pensées, reliées vers leur front, leur tête, par une série de petits ballons.
Une fois que ta case est tracée, commence par retranscrire le texte, puis trace les bulles : ensuite seulement, tu dessineras les personnages et les décors.
Le principe de base des bulles est très simple : à bas le pléonasme ! Autrement dit, ne mettre dans les bulles que des choses que tu ne peux pas exprimer par le dessin. Les bulles de pensées en particulier sont à éviter au maximum. Sauf cas particulier (pour exprimer le bavardage : voyez les multiples bulles d’Achille Talon par exemple), le dialogue doit être le plus bref possible. Mais il doit être soigné, et adapté à chaque personnage. Les tics de langage sont recommandés, car ils créent une certaine familiarité avec le lecteur : Tout le monde connaît « Mille sabords » ou « Ils sont fous ces romains » !
N’oublie pas l’ordre de lecture, de haut en bas et de gauche à droite (ou droite à gauche pour les mangas). Le lecteur doit tout de suite comprendre dans quel ordre les paroles sont prononcées.
Les bulles peuvent aussi contenir des dessins. Il y a des conventions anciennes : une ampoule qui s’allume signifie une idée subite, un tronc sciant une branche évoque le ronflement. De plus, les insultes et jurons étaient symbolisées par divers signes : tête de mort, poing serré, éclair, tête de cochon... Ces conventions sont aujourd’hui un peu perdues.
Il peut y avoir des cases sans bulles, voire même des planches entières sans paroles : soit parce que l’action se suffit à elle-même, soit pour évoquer un moment de silence.
Enfin, il y a aussi du texte en dehors de bulles : ce sont les onomatopées qui traduisant un choc, une explosion, une sonnerie, un moteur, etc. Ils ont aussi un rôle graphique et, bien placés, dynamisent ton récit. Le maître incontesté de l’onomatopée est Franquin (le papa de Gaston).
Les marges autour des cases sont indispensables, tout comme l’espace entre les cases : c’est là, dans ce que les spécialistes ont appelé «l’espace inter-iconique». C’est là que le lecteur imagine ce qui se passe entre deux cases !
N’oublie pas pour ta première planche d’intégrer un titre. Il peut couronner toute la planche, ou être inséré dans la première case. Certains auteurs (Corben par exemple) préfèrent l’insérer après un ou deux strips, qui tiennent alors le même rôle qu’une séquence pré-générique dans un film ou une série télévisée.
Références artistiques
Enki Bilal est un réalisateur, dessinateur et scénariste de bande dessinée français. Visionnaire, il est considéré comme le plus grand ambassadeur français de la bande dessinée de Science-fiction avec entre autre : La trilogie Nikopol et ses films : Bunker palace hôtel, Tykho moon, Immortel...
Références artistiques
Nicolas Nemiri est un illustrateur et dessinateur de bandes dessinées français. Ses références vont de Moebius, Giraud, Pratt , Franquin et les mangas japonais. Il travaille sur le tome 2 du triptyque "Je suis morte" (éd Glénat) avec Jean David Morvan.
Références artistiques
Fred Beltran est un dessinateur, peintre et musicien. Il est l'un des dessinateurs les plus intéressants et les plus novateurs de la bande dessinée française de science-fiction. Il utilise à merveille le dessin et la colorisation sur ordinateur , donnant un relief et une précision singulière à ses dessins. Il à réalisé entre autre les bande-dessinée "Mégalex" et "Les technopères".
Précautions
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Ce n'est pas parce que c'est une histoire, que tu peux tout te permettre. Ne te moque pas de quelqu'un sous prétexte que cela fait rire !
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Attention à bien sauvegarder tes créations sur plusieurs supports ! On est jamais à l'abri d'une mauvaise manipulation ou d'un souci informatique.
Autre fiche
Ressource complémentaire
Ce site complet t'apprendra tout ce que tu dois savoir sur les techniques de réalisation de BD.
Ressource complémentaire
Ces sites en ligne te permettront de créer ta propre BD en un clic :
Clique ici pour aller sur le site Pixton
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Clique ici pour aller sur le site StripGenerator
Clique ici pour aller sur le site Caricatool
Clique ici pour aller sur le site Radio-Canada
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Clique ici pour aller sur le site Comiqs
Clique ici pour aller sur le site Toondoo
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